Le monde dans lequel nous vivons véhicule deux visions contradictoires sur les personnes en situation d’handicap.

Qu’elles soient vues comme des objets de peur ou de fascination face à l’adversité, ces personnes sont donc enfermées dans une vision stigmatisée de leur condition.

Comment échapper à ces clichés, à ces visions idéalisées ou désenchantées du handicap ?

 

C’est donc d’abord le regard du monde qu’il faut changer, le regard que nous autres valides portons sur les non valides, puisque les personnes en situation d’handicap eux-mêmes vivent leur handicap  en l’incluant dans leur vie et le normalise au quotidien. L’exceptionnel aux yeux des autres est ordinaire pour eux.

C’est pourquoi le club s’attache à intégrer les personnes en situation d’handicap avec des personnes valides sur des horaires communs, dans des activités communes afin d’ouvrir un nouveau regard.

 

Ensuite, c’est la mise en œuvre de ce nouveau regard qu’il faut développer. Il est certain qu’un club d’escalade ne peut pas complètement changer la vision que la société porte sur les personnes en situation d’handicap, qu’il ne peut pas construire des bâtiments accessibles à tous, qu’il ne peut pas transporter les personnes non valides dans les salles d’escalade.

Et cette incapacité est aussi liée à ses fonctions et à ses rôles.

Mais que pouvons-nous faire à notre échelle?

Tout d’abord, le club propose le plus de créneaux possibles pour que les personnes en situation d’handicap puissent essayer l’activité, en négociant avec les différentes instances des salles adaptées.

Cette première étape est déjà en marche depuis février 2019 et se poursuit cette année avec encore plus de créneaux et plus de personnes qui participent aux séances d’initiation et de perfectionnement. Pour la saison 2019/2020, le club a triplé les plages horaires et le nombre d’adhérents.

Puis nous avons développé un partenariat avec le Centre d’accueil de jour Ménilmontant (http://www.esatcajmenilmontant.com) et mis en en place un projet faisant de l’escalade un outil thérapeutique et de loisirs à la fois. Nous travaillons sur la remédiation aussi bien physique et psychologique.

De plus, nous avons inclus un membre des cours de l’année dernière aux cours dits « normaux ».

Une personne en situation d’handicap mental va également participer au championnat régional d’escalade IDF.

Nous avons d’ailleurs eu la chance de voir cette année l’équipe de haut niveau handi – escalade (moteur) tripler son effectif. Bourmeau Pauline (vice-championne de France aujourd’hui) et Magaud Emilie ont rejoint Solene Piret (double championne du monde) dans l’équipe d’handi-escalade.

Enfin, nous souhaitons développer la formation des futurs encadrants. Un stagiaire STAPS participera donc  aux cours de cette année afin de se former auprès du club et enrichir son cursus axé sur le handicap.

Aristote